Nous restons dans le désert du Nevada mais changeons radicalement de décor pour cette nouvelle étape. Fini la nature à l’état sauvage, les grands espaces sans la moindre trace de vie humaine et le silence de la Vallée de la Mort, aujourd’hui nous débarquons à Las Vegas.
Ici le désert a totalement été investi et transformé par l’activité économique de Las Vegas. Presque 2 millions d’habitants et des dizaines de milliers de touristes chaque jour. Las Vegas a bénéficié des lois très libertaires du Nevada concernant les mariages, les divorces et le jeu. C’est donc devenu la capitale du jeu, du sexe et de l’argent. Depuis les années 90 de riches sociétés ont investi dans d’immenses hôtels spectaculaires transformant peu à peu la ville en une immense cité spectacle, un énorme parc d’attraction. C’est même depuis près de 10 ans la destination touristique préférée des américains.
On arrive dans le cœur de la ville par une avenue à 7 voies de chaque côté pour ensuite atteindre la grande avenue touristique appelée le Strip (car on risque d’y perdre sa dernière chemise).
Cette rue abrite 18 des 20 plus grands hôtels des USA dont le Venetian et ses 3000 suites ou encore le MGM et ses 5000 chambres.
Photo de cartes postales , juste pour vous donner une idée du lieu
Les hôtels rivalisent d’animations délirantes, de spectacles prestigieux et décor luxueux pour attirer le plus grand nombre de personnes dans leur casino. On peut donc entrer dans chaque hôtel pour visiter ces infrastructures démentielles et traverser leurs immenses salles de jeux.
Imaginez le Luxor, un palace de 4000 chambres reproduisant la pyramide de Gizeh (grandeur nature), gardé par un sphinx à l’échelle également.
Ou encore le Paris avec ses 3000 chambres et ses reproductions de la tour Eiffel (échelle ½), l’Arc de Triomphe, la gare d’Orsay … et autour de la salle de jeu (plus de 1000 machines à sous) une reconstitution des rues parisiennes avec ses bistros et ses boutiques.
Et des hôtels comme ceux-ci, il y en a plus d’une douzaine. Tous plus démentiels les uns que les autres. Cela va de la Rome antique (Caesar Palace) en passant par Venise (The Venetian), Monte Carlo, Circus Circus, Treasure Island…
Tristan préféra le Bellagio et son magnifique spectacle de jets d’eau. Tout comme Patricia pour le luxe raffiné de cet hôtel et ses magnifiques conceptions florales.
Jules a, quant à lui, une préférence pour le MGM avec ses aquariums géants et ses lions dans leur habitat.
Quant à moi, je reste impressionné par The Venetian et ses reproductions des canaux de Venise et sa place Saint Marc au premier étage de l’hôtel sous un plafond en trompe l'oeil(Hallucinant).
Nous passerons 2 nuits à l’Excalibur et une nuit au Paris, heu ! enfin sur leur parking car c’est gratuit.
Le temps d’assister aux spectacles gratuits comme les jets du Bellagio, les acrobates du Circus Circus, l’explosion du volcan du Mirage, la comédie musicale des sirènes et des pirates de Treasure Island, les flamands roses du Flamingo et tous les spectacles de rue du boulevard.
Le temps aussi de jouer quelques dollars pour voir si la chance nous sourit, pas de perte mais un gain de seulement 5$, pas de quoi se payer une suite. Les enfants ont aussi pu jouer dans une salle réservée à cet effet à l’Excalibur (ils pensent décidément à tout).
Mais rapidement cette ambiance de parc d’attraction s’atténue et la réalité réapparait au premier plan. Les sans-abris, les drogués du jeu, les alcooliques, les paumés… se font de plus en plus visibles et nous rappellent que Las Vegas est la capitale du jeu, de l’alcool et du sexe. L’argent coule à flot, les mises sont parfois impressionnantes et les machines à sous ne désemplissent pas. Les bars et autres night-clubs sont bondés de jeunes et de moins jeunes venant s’abreuver copieusement à des prix défiant toute concurrence. Puis partout le long des trottoirs des rabatteurs vous proposent des spectacles sexy, des rencontres rapides….
Malgré ce mélange détonnant, les touristes, les familles et nous 4 déambulons jour et nuit sur le Strip sans aucune forme d’insécurité mais seulement avec un certain malaise de plus en plus perceptibles (enfin pour nous 2). Nous n’avions même pas envie de prendre des photos, cela doit être un signe, non !
Et nous sommes finalement assez contents de quitter cette ambiance trop bruyante, trop lumineuse où la frime, la folie des grandeurs et la perte de la valeur de l’argent devient assez vite dérangeant. Nous préférons décidément les grands espaces sauvages et repartons en direction du Grand Canyon.