Après le périple américain en camping car, les escapades européennes en fourgon aménagé, nous franchissons une nouvelle étape dans nos modes de vacances en essayant le voyage à vélo.
Pour cette nouvelle expérience, on garde toujours le principe du voyage en famille. Jules et Tristan grandissent mais sont toujours prêts à nous accompagner dans nos nouvelles aventures.
Cette fois l’idée, enfin surtout l’idée de Patricia, est de trouver un mode de découverte plus actif et moins rapide que le fourgon, nous permettant même de profiter d’endroits plus inaccessibles. C’est aussi l’occasion de se tester et de tester le matériel sur ce nouveau défi.
On emprunte un peu de matériel à des amis ( remorque, sacoches, tente..), on investit dans le reste, on vérifie un peu nos vélos , et c’est parti pour l’aventure !
Pour ce premier voyage à vélo, on a choisi une destination au climat agréable à cette période de l’année, pas trop loin et bénéficiant de l’attrait de la mer pour les jeunes. De plus la Catalogne du nord bénéficie de quelques chemins de voie verte très intéressants pour ce genre de voyage
Notre point de départ (et d’arrivée du coup !) sera Palamos sur la Costa Brava.
Avant les 6 jours de vélo, on profite d’un après midi de détente à la plage.
Ce lundi matin, il fait beau et la température est idéale pour une belle balade. Les premiers kms en bord de mer sont plats et chacun essaie de trouver l’équilibre sur son vélo maintenant bien chargé. Après la plage et le port de Palamos, la route commence à s’élever.
Première pause sandwich et glace sur la plage de La Fosca.
Puis nous continuons de longer la côte jusqu’à Callella. Notre parcours de l’après midi sera une succession de montées plus ou moins longues et pentues et de descentes sur des plages ravissantes (LLafranc, Tamariu..).
La route nous amenant au phare de St Sébastia est bien raide et le poids de la remorque se fait bien sentir. Plus de 150 m de D+ en moins de 1,5 km.
La dernière bosse est celle de Bégur et ses 200 m de D+ en 4 kms.
La journée se termine par une belle descente sur Sa Riera où nous trouverons un camping pour la nuit.
Hé oui , on a choisi la méthode soft pour cette première expérience en vélo, nuit en camping, sandwich le midi et repas au resto le soir. Du coup pas de matériel de repas à transporter et la sécurité du couchage.
Je vous rassure les vélos sont tout de même bien chargés et la remorque bien assez lourde à tirer.
Bilan de la journée : 43,3 kms et 850 m de D+
Le lendemain, le rituel du matin s’installe, lever vers 9H-9H30 ( hé oui je vous avais dit que c’était soft), rangement du campement (pliage des tentes , dégonflage des matelas…) puis direction la boulangerie la plus proche pour un bon petit dej.
Départ effectif un peu avant 11H00
Cette journée s’annonce beaucoup moins montagneuse que la veille. En effet nous commençons par le delta du Ter et ses rizières. Malheureusement ce n’est pas la saison des cultures et les rizières ne sont pas encore plantées.
Mais il fait encore très beau et les chemins de terre et de gravier sont plats : l’allure est bonne.
Nous rejoignons la petite ville de Torella de Montgris pour rejoindre le pont permettant de traverser la rivière.
Puis nous longeons la rivière jusqu’à la Gola, l’embouchure avec la mer. Un très joli coin pour notre pique nique du midi ( enfin de 13H30 ), avec les rochers de l’Estartit en face de nous.
La suite, c'est une belle bosse de plus de 150m de D+ en 1 km pour rejoindre le plateau au dessus de l’Escala. Alors tout le monde en danseuse avec les sacoches et la remorque et on appuie sur les pédales !
Quelques kms sur ce plateau en forêt ou le long de prés peuplés de moutons et on termine par une longue descente sur Montgo et son camping
Bilan de la journée : 38 kms et 250 m de D+
Le troisième jour, les corps ne ressentent pas trop la fatigue, seules les fesses rechignent à retrouver la selle du vélo.
Nous rejoignons rapidement la ville de l’Escala et retrouvons un très joli chemin côtier longeant les ruines romaines d’Empires et les plages locales.
Cette étape sera la plus plate du séjour car nous continuons notre route en traversant le parc des aguamolls. Ce sont de grandes zones humides où viennent migrer des milliers d’oiseaux de toutes sortes. Des abris postés à différents endroits permettent de les observer sans les déranger. un beau spectacle.
Nous finissons la journée au camping d’Empuria Brava avec ses canaux dans la ville et ses yachts garés devant les maisons. Le bord de mer trop construit et un peu à l’abandon reste toutefois très décevant.
Bilan de la journée : 37 kms et 120 m de D+
Après une étape de la veille très tranquille, nous réattaquons les choses sérieuses aujourd’hui avec le cap de Creus.
Nous débutons par la ville très touristique de Roses et sa belle avenue piétonne et cycliste du bord de mer.
Puis nous quittons peu à peu la civilisation en longeant deux très jolies petites plages avant de prendre de la hauteur par un chemin de terre traversant le parc naturel du cap Creus nous offrant de très beaux panoramas.
On redescend sur la plage de Montjoie avant d’attaquer une grosse montée dans le centre du cap au milieu d’une végétation très aride. Il fait chaud, et ça monte mais la pente reste régulière et finalement moins difficile que prévue.
La longue descente sur Cadaquès est magnifique et très accidentée, la remorque fait parfois des sauts impressionnants mais elle retombe miraculeusement toujours sur ses roues.
On prend une bonne glace dans ce joli petit village avant de remonter pour atteindre l’autre côté du cap. Et il fallait bien ça pour affronter les 4 kms de montée.
La descente sur Port de la Selva est très roulante, on se laisse griser par la vitesse, les virages et la perspective de planter notre tente dans le village en bas.
Mais cela ne se passe pas toujours comme prévu, le camping est fermé et nous devrons rejoindre Llanca, quasiment 10 kms plus loin.
Et pour couronner le tout, on tombe sur le plus moche camping du pays (l’ombra) tenu par un couple de personnes âgées, au moins autant que tous les équipements, comme les caravanes ou les sanitaires. D’ailleurs pas un seul client à l’horizon, seuls 2 ou 3 SDF. Et ce n'est pas la voie ferrée passant à moins de 50 m de notre tente qui arrangera les choses.
Mais c’est pas grave, on va manger au resto dans le village et la fatigue nous permettra de passer une bonne nuit tout de même.
Bilan de la journée : 55 kms et 880 m de D+
Le chant du coq, les chiens voisins et les klaxons sadiques des conducteurs de locomotive ne nous ont pas empêchés de bien dormir. Nous sommes toujours en forme ce matin. Les jambes et le moral résistent bien, seuls le contact fesses-selle reste très désagréable.
Après l'étape de montagne d'hier, aujourd'hui ce sont nos qualités de rouleur qui seront mises à l'épreuve. En effet pour nous rendre à Figueres nous emprunterons la route nationale pendant une vingtaine de km.
La bande sur le côté droit de la route est finalement assez large et on roule ainsi un peu plus en sécurité. Par contre, aucun intérêt à flâner, alors on roule, on roule et on roule.
Un tout petit peu plus d'une heure plus tard, nous sommes donc à Figueres pour visiter le musée Dali.
Après une visite sympathique des oeuvres de ce génie délirant, nous reprenons la route en direction de Banyoles.
Encore 6 ou 7 kms de nationale pour ressortir de la ville et nous atteignons enfin les petites routes vallonnées de l'arrière pays. Nous traversons donc les villages typiques en pierre, les champs de colza et autres cultures avec les sommets enneigés des pyrénées en toile de fond.
Le vent soufflant de face freine notre progression et les longues lignes droites de la fin de parcours deviennent difficiles. Nous sommes donc soulagés d'apercevoir le lac de Banyoles et son camping voisin.
Ce plan d'eau est consacré en grande partie aux sports nautiques tels que l'aviron avec de grands couloirs de bouées le traversant de part en part.
Le samedi matin nous verront beaucoup d'athlètes sur leurs embarcations.
Bilan de la journée : 55 kms et 530 m de D+
Déjà notre dernier jour de randonnée cycliste ! Dernier repliage de tente, dernier rangement de sacoche, dégonflage de matelas etc...
Cette dernière étape, annoncée comme la plus longue suscite des sentiment mitigés dans les troupes. D'un côté les enfants sont contents de retrouver le fourgon ce soir et d'en finir avec tous ses kms en vélo et de l'autre il y a tout de même l'envie de continuer à profiter du beau temps, de la chaleur et du plaisir de voyager.
Il nous faut tout d'abord rejoindre Girona par une petite route vallonée.
Girona est la plus grande ville que nous avons à traverser et nous nous en rendons vite compte en parcourant les longues avenues sans intérêt des zones commerciales et indusrielles de l'entrée de la ville.
Et cela contraste vraiment avec un centre ville historique très pittoresque et très animé en ce samedi.
Après de bons sandwichs fromage chorizo au centre ville, il est temps pour nous de terminer ce périple par les 40 kms de voie verte reliant Girona à St Feliu de Guixol.
Ce chemin parfaitement balisé est constitué de passages bitumés, de sentiers et de traversées de village, très agréable pour circuler en vélo. Le vent de face fatigue les organismes mais heureusement, la fin est descendante et cela nous permet de bien profiter des derniers kms.
Nous retrouvons notre fourgon vers 18h00, fatigués mais heureux d'avoir vécu cette aventure. Nous avons bien mérité notre dimanche "grasse matinée et plage", avant le retour sous la neige jurassienne le lendemain.
Bilan de la journée : 72 kms et 430 m de D+
Le chemin du retour est l'occasion, pour chacun, de faire le bilan de cette semaine en espagne.
Jules
Un voyage itinérant en vélo est une expérience à avoir faite au moins une fois.
Le voyage reste quand éprouvant surtout au niveau du confort et du physique.
Il n'y a pas de repos comme dans le fourgon, là, il faut toujours rouler et il n'y a pas d'abri si ce n'est l'espace restreint de la tente une fois installée.
La météo et les températures étaient idéales pour un tel voyage, les paysages ont plus le temps d'être admirésen vélo.
J'ai globalement bien aimé ce voyage car c'était une première et que tout était réuni pour son bon déroulement
Tristan
Ce voyage s'est bien passé mais le fait d'être en vélo et en tente ne permet pas d'avoir du confort comme dans le fourgon.
J'ai quand même bien aimé faire du vélo et j'ai profité de la chaleur de l'Espagne
Patricia
A Gérone, j'entends sur notre passage "Un jour on partira en vacances comme ça ! "
Je souris car je c'est de la même façon que j'ai eu envie d'essayer le tourisme à vélo.
J'ignorais si c'était possible de rouler, visiter, camper avec tout son chargement avec soi, si c'était physiquement difficile, les concessions sur le confort ...
Maintenant, je sais que non seulement c'est possible mais aussi que cette belle expérience ouvre la perspective de nouvelles aventures.
Olivier
Ce voyage était un défi à relever et j'aime les défis.
Moi aussi je voulais savoir si je pouvais organiser la logistique matérielle de ce type de périple, gérer la fatigue physique et apprécier ce nouveau mode de voyage en famille.
Et bien oui, j'ai adoré !
Certes la météo et les paysages catalans ont pleinement participé à la réussite de ce projet, mais j'ai particulièrement aimé ses moments d'efforts physiques partagés en famille, ce sentiment de liberté, d'accéder à des endroits inaccessible en véhicule ou encore cette sensation de transporter toute sa vie dans quelques sacoches.
Alors, même si le confort de la tente parait parfois un peu rude,
cette expérience de voyage à vélo ne sera surement pas la dernière.
